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PIERRE MARION, chercheur postdoctoral à l'EPFL (Ecole polytechnique fédérale de Lausanne), ancien élève

Portrait

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17/06/2025


Les bacheliers 2013 réunis autour du Père Jean-Bernard Plessy, Supérieur du groupe scolaire des Chartreux


Pierre Marion, chercheur postdoctoral à l'EPFL (Ecole polytechnique fédérale de Lausanne), ancien élève

Rencontré lors de la soirée anniversaire des dix ans de la promotion Bac 2013 des Chartreux, Pierre est entré à l’Institution en classe de quatrième et a poursuivi sa scolarité aux Chartreux jusqu’en terminale.


L’attention aux autres est une valeur que je place avant tout autre engagement

Si l’on doit évoquer les enseignants qui m’ont marqué, je pense en premier lieu à madame Michaux qui fut mon professeur d’histoire en première. Elle fut un professeur passionnant, en plus d’avoir des qualités humaines remarquables. Je pense aussi à notre professeur d’anglais en classe bilingue, madame Laurent, qui avait en particulier organisé un voyage linguistique aux États-Unis. Je me souviens de leur dévouement pour leurs élèves, et leur passion pour leur travail.
Aujourd’hui, sans doute, est-ce en partie cette exemplarité qui m’engage à être attentif aux autres. C’est pour moi une valeur très importante, tant dans la sphère personnelle que professionnelle.

Les mathématiques sont au cœur de la majorité de nos innovations

Après mon baccalauréat, j’ai été accepté en classe préparatoire MPSI puis en classe étoile au lycée du Parc. Ces années en classes préparatoires ont pour moi été exceptionnelles, en particulier pour la stimulation intellectuelle incroyable qu’elles procurent. De plus, on y apprend des méthodes de travail qui servent pour la suite des études et pour la vie professionnelle.
J’ai ensuite intégré l’École polytechnique, puis réalisé une thèse en mathématiques appliquées à Sorbonne Université, que je viens de soutenir après trois années de recherche. Faire une thèse après une école d’ingénieur est un parcours de plus en plus courant : ainsi, contrairement à la tendance nationale qui voit le nombre de doctorants en diminution, la part des polytechniciens s’orientant vers une thèse est plutôt en hausse (environ un tiers de la promotion).
Pourquoi une thèse en mathématiques appliquées ? De nombreuses problématiques dans nos sociétés, que ce soit la cybersécurité, l’intelligence artificielle, l’améliorations des modèles météorologiques et climatiques, sont liées aux mathématiques. Une meilleure compréhension de ces enjeux sociétaux passe par la formalisation mathématique des problèmes puis leur résolution par l’écriture de théorèmes.
En tant que chercheur, on peut être amené à travailler dans différents cadres : dans des établissements d’enseignement supérieur mais aussi dans d’autres organismes publiques (comme Météo France ou le CEA - Commissariat à l’Énergie Atomique) ou des entreprises privées (industrielles comme par exemple EDF, Safran, Sanofi, ou technologiques comme les GAFAM). Le métier de chercheur est lié également à l’enseignement puisqu’un grand nombre de chercheurs consacrent jusqu’à la moitié de leur temps à enseigner.
Il est également à noter que tous les docteurs ne s’engagent pas dans une carrière de chercheurs ; le doctorat ouvre de nombreuses portes, que ce soit en entreprise ou dans l’administration publique.

La recherche est un challenge intellectuel passionnant

La recherche est un travail d’équipe : pendant ma thèse, j’étais très régulièrement en interaction avec mes deux directeurs de thèse et j’ai été amené à collaborer avec d’autres doctorants sur la plupart des projets auquel j’ai pu participer. L’objectif d’un projet est de répondre à une question de recherche souvent pointue, puis de partager les fruits de nos recherches grâce à des publications dans des revues scientifiques internationales, qui sont ensuite présentées lors de conférences.
Une des raisons pour lesquelles j’ai choisi la recherche est que c’est une façon de continuer à apprendre. C’est un challenge intellectuel passionnant et je compte poursuivre dans cette voie. A partir de janvier, je serai chercheur post-doctoral à l’École polytechnique fédérale de Lausanne.
Mes recherches portent sur les mathématiques de l’intelligence artificielle. L’intelligence artificielle va modifier nos sociétés en profondeur. Certains secteurs d’activité comme le secteur tertiaire notamment vont voir leur organisation bouleversée. Or, la connaissance du fonctionnement de ces systèmes informatiques, comme ChatGPT par exemple, reste encore relativement lacunaire aujourd’hui. Mon travail consiste à améliorer notre connaissance de ces systèmes en apportant des éléments de compréhension des algorithmes mis en œuvre.

Une infime contribution mais un véritable sens de l’engagement

La recherche est un service public en ce qu’elle participe à enrichir le champ de nos connaissances, puis à transmettre ces connaissances via l’enseignement, l’encadrement d’élèves, ou encore la vulgarisation scientifique. Il y a quelque chose de l’ordre de l’engagement à choisir cette voie et à mettre ses compétences au service des enjeux à venir de nos sociétés. Si la contribution personnelle de chaque chercheur à l’enrichissement des connaissances humaines est infime, elle participe à une démarche collective bien plus vaste. Une des qualités principales d’un chercheur est l’humilité !
C’est dans le même esprit de service public que j’ai participé à la création de conférences scientifiques à Paris en intelligence artificielle, qui ont lieu en parallèle de conférences internationales. L’idée est de permettre à des chercheurs travaillant en France de présenter leurs travaux à Paris, plutôt que de devoir se rendre à l’autre bout du monde. Cette initiative est importante. Tant en termes d’accessibilité pour les personnes qui ne peuvent pas faire de voyages intercontinentaux, que de réduction de l’impact climatique de la recherche scientifique. En effet, le changement climatique est un enjeu tout à fait majeur mais nous avons les clés en main pour en limiter la gravité, et cette initiative s’inscrit, à son échelle, dans cette dynamique.

Propos recueillis par Marion Reinert, responsable communication à l'Institution des Chartreux


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