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BRUNO DESROCHE, artiste peintre, ancien élève

Portrait

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17/06/2025

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BRUNO DESROCHE, artiste peintre, ancien élève

Pouvez-vous nous présenter en quelques étapes importantes de votre parcours ?

Je suis rentré à l’école d’art Emile Cohl en 1997. Diplômé en 2001, j’ai vécu de ma peinture pendant 6 années, puis suis revenu en cette même école, mais cette fois comme professeur de dessin classique et de peinture, de 2007 à 2018. J’ai exposé dans quelques galeries à Lyon, en Savoie et Haute-Savoie, ou dans des expositions organisées par des villes de ces départements. Mon travail de peintre consistait en une recherche de la lumière dans des paysages urbains ou naturels.
Mon mariage avec Eri en 2009, devenue chrétienne mais restée japonaise lors de son baptême en 2011, sont aussi des étapes qui ont permis la suite ! Nous avons aussi eu la joie des naissances de nos enfants Côme, Charles et Clélie il y a 10 , 9 et 6 ans.
J’ai inauguré en 2019 avec le père Hugues Jeanson, curé de l’église lyonnaise Saint Nizier, aujourd’hui à Versailles, un Chemin de Croix constitué de 15 panneaux de bois peints à l’huile pour cette superbe église gothique, haut-lieu de prière depuis presque 2000 ans.
Ce chemin de Croix (aventure paroissiale, spirituelle et artistique de 3 années) fut pour moi l’occasion d’inaugurer un travail de peinture sacrée mettant en scène le Christ et mes contemporains dans une même image. Cet anachronisme est très traditionnel dans l’histoire de l’art ; il me passionne car il mêle, à l’exemple des évangiles, le profane au sacré.

Quand êtes-vous rentré aux Chartreux, et combien de temps y êtes-vous resté ?

Je suis arrivé aux Chartreux en septembre 1990 pour ma rentrée en 6e. Interne, j’y ai donc dormi de l’âge de 10 ans jusqu’à mes 17 ans ! J’ai passé un Bac Littéraire en juin 1997. Une mention « Bien » seulement, ce qui en 2020 serait aux Chartreux d’une banalité totale...
Pendant votre scolarité, qu’est-ce qui vous a le plus marqué aux Chartreux ?
J’ai appris à apprendre.
Proposer aux étudiants-artistes une méthode de travail est ainsi devenu la base de mon métier de prof en école d’art pendant onze ans.

Au-delà de la formation que vous avez reçue, quelles valeurs avez-vous retenues qui vous accompagnent encore aujourd’hui ?

L’ouverture au monde, et la curiosité. Les connaissances acquises et cette curiosité nourrissent quotidiennement mon travail de peintre et ma recherche artistique.
Comment voyez-vous votre métier d’artiste peintre ?
Un aspect me paraît crucial : que l’œuvre d’art accueille et ne rejette pas le non-initié.
Je veux interpeller le passant quels que soient sa foi ou son absence de foi, ses origines ou son âge par un travail réaliste : vêtements, décors et personnages d’aujourd’hui lui sont familiers et il se reconnaît en eux.
Ce réalisme universel permet d’inviter toute personne non-experte à la compréhension de l’histoire qui est racontée, et pourquoi pas à la contemplation des choses de Dieu.
On est loin d’un art élitiste, et hermétique, accessible aux seuls spéculateurs boursiers ou à une poignée de critiques d’art spécialisés.
Qu’est-ce qui vous nourrit aujourd’hui dans votre travail, quelle est votre quête ou le sens que vous souhaitez lui donner ?
J’ai trois sources d’inspiration : le monde qui m’entoure et mes contemporains que j’observe continuellement pour mieux les peindre, les grands peintres que je côtoie quotidiennement dans les livres ou les musées pour apprendre d’eux et rester humble. Mais la plus importante est la Parole de Dieu, qui m’offre un sujet à peindre et une Vérité profonde que je tente avec mes moyens de mettre en image et en couleurs.
En effet, la peinture est d’abord pour moi une histoire de langage : la parole est à l’origine de toute image mentale ou peinte.
Si le Verbe s’est fait chair, la Parole de Dieu peut aussi s’incarner plus humblement dans la pâte picturale posée sur le tableau. Le tableau renvoie ensuite le spectateur à la Parole dont il est issu, c’est donc un dialogue, un constant va-et-vient entre la Parole et l’œuvre.
L’Institution des Chartreux a aujourd’hui le projet de vous passer la commande d’une œuvre, qu’est-ce que cela vous inspire ?
Ce serait pour moi un magnifique retour aux sources de ma formation, et aussi une façon de rendre en images un peu de ce que j’y ai reçu humainement et spirituellement.
Pourquoi pas un sujet biblique qui a pour thème la Transmission et l’Enseignement ? Cela doit pouvoir se trouver...
Votre plus grand bonheur professionnel ?
Recueillir les témoignages des personnes qui ont été touchés par un tableau. Je découvre que ce travail dépasse largement la seule personne de l’artiste. Ce dernier ne doit être que l’invisible organisateur de la rencontre entre le spectateur et le Bon Dieu.
Votre plus grand regret professionnel ?
Aucun regret.
Je me consacre aujourd’hui exclusivement à la peinture, pour justement ne pas souffrir de regrets quand la vieillesse sera là…
Avez-vous un conseil à donner à un élève des Chartreux d’aujourd’hui ?
Ayez soif d’apprendre !
Pour ma part, cette soif ne fait que se développer année après année.

Propos recueillis par David Camus, directeur du Fonds de dotation des Chartreux


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